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Quand l'être s'exprime en mot...

Les histoires font partie intégrante de l'humain, dans la transmission qu'elles permettent, la reliance, l'identification, la guérison, la prise de conscience, ainsi que de se laisser toucher par la fréquence vibratoire des mots...

 

Voici quelques histoires dédiées aux jeunes femmes pour la découverte de leur corps et les transformations qu'elles peuvent vivre à un certain moment de leur vie. 

Le sacrement d'une Reine

Il était une fois, un pays où vivaient des êtres que l’on appelait des Femmes.
Ces créatures de toutes tailles, toutes corpulences, toutes couleurs de peaux et de poils, habitaient entre elles en parfaite harmonie. Il y avait bien entendu, au sein de la communauté, quelques querelles de pensées ou de biens matériels mais l’ambiance restait dans l’ensemble sereine et bienveillante. Certaines avaient la connaissance des plantes pour fabriquer remèdes et potions afin de guérir, d’autres avaient la connaissance des pierres pour rétablir les énergies, d’autre encore la connaissance du corps, du toucher, de l’âme, des esprits pendant que certaines confectionnaient bijoux, arts et vêtements. Le tout dans un climat de fête, de chant, de douceur, d’animalité à ces heures.

Elles avaient des rituels pour chacun des passages importants de la vie, tous, celles des astres et la leur. Parmi elles, une jeune de la communauté appelée LUNA restait intriguée quand à une de ces cérémonies. Les Femmes perdaient par moments un liquide de couleur rouge de leur sexe, la première fois autour de leur 14ème année. Ce qui leur valait un rituel dans la grotte de la colline, puis une célébration près d’un feu, éclairé de la pleine lune, sous les sons des tambours chantants.

Les Femmes allaient alors encercler la jeune fille, la bénissant d’un peu d’eau sur la tête, l’enveloppaient d’un tissus rouge, la parait de rubans blancs, puis déposaient à ses pieds abondance de fleurs, d’objet de cérémonie et de linge de nourrisson ; elle recevait alors une couronne l’autorisant à trouver un fiancé et à participer aux cérémonies mensuelles appelées Lunes Rouges. Cérémonie durant laquelle, elles laissaient couler ce rouge sur la Terre, pour honorer "La Grande Déesse" disaient-elles.

Dieu comme cette étape de vie était attirante et comme il lui tardait d’être elle aussi couronnée ! Mais pour ça il fallait d’abord que ce liquide coule d’entre ses jambes. Ce liquide, qu’était-ce donc ? Elle alla questionner sa mère :
« Maman, quel est donc ce liquide rouge qui coule du sexe des Femmes ? »

« Et bien chérie, je suis honorée que tu t’y intéresses et que tu viennes me poser la question. Il s’agit en fait de notre sang. Peut-être que ta curiosité est signe que tu seras bientôt toi aussi couronnée. »
« DU SANG ?! Mais je ne veux pas que mon sang coule moi ! »

« C’est pourtant bien ainsi que nous pouvons donner la vie, ce pouvoir qui nous est propre. »

La jeune femme rentra bredouille dans sa hutte et se mit à penser. Perdre du sang, olalala que ça devait faire mal...

Puis les mois passèrent, sa 14ème année se célébra, ses amies se firent couronner tour à tour, même des bien plus jeunes. Mais pour elle, rien ne se passait. Puis sa 15ème année se fêta et toujours rien. Perdre son sang commençait à devenir une obsession. Elle attendait chaque jour qu’il arrive, en vain, bien tristement.

Une nuit, c’est en pleurs qu’elle parti dans la forêt. Qu’avait-elle donc d’anormal ? Etait- elle bien une femme? Toutes ses amies, ses cousines, ses voisines participaient à ces Lunes Rouges et elle ne pouvait s’y joindre. Quelque part, cela l’arrangeait un peu en toute honnêteté. Certaines avaient l’air de souffrir de ces pertes de sang. Elles ne pouvaient pas se baigner et restaient bien souvent chez elles durant plusieurs jours... elle entendait toute sorte de plaintes quant à ces périodes. Elle, elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait après tout, elle n’avait pas à subir tout ça ! Consolée de ses pensées, elle rentra au village, fière d’être ce qu’elle était.

Les mois continuèrent de passer, les cérémonies de se célébrer. Un jour elle rendit visite à une amie qui venait d’engendrer la vie d’un petit être. Touchée, elle se mit à désirer elle aussi la même expérience. Ce sang, il fallait ce sang. Elle envia chaque femme en période de lunes (=les règles), les cérémonies, le savoir et la puissance qu’elles avaient l’air d’y acquérir. Dès que l’une d'elle se plaignait, elle la reprenait lui rappelant sa chance. Elle questionna, exploita chaque phases du cycle. Elle en devint une experte. Au point de même d'en conseiller les autres.

Mais son chagrin grandissait.

Elle alla voir sa mère de nouveau :
« Mère, suis-je normale ? Mon sang ne coule pas. Je désir tant moi aussi faire partie des vôtres, que puis-je faire pour y accéder ? Y a t-il un remède ? »
La mère répondit :
« Cesse de vouloir faire pour commencer et laisse toi être tout simplement. Laisses ces cycles t’apporter ce qu’ils ont a t’apporter. Viens avec moi cette nuit au pied du Grand Tilleul, la lune sera ronde, il sera le bon moment pour lui adresser tes souhaits. »

Elle se rendit alors au pied du Grand Tilleul où les Femmes l’attendaient, feu ardent, fleurs au sol.
« Vous vous trompez, je ne suis pas lunée de sang. »
« Ceci est une cérémonie pour t’inclure parmi les Grandes. Ton absence de lunes t’a enseigné beaucoup, elle t’a permis de rappeler à tes sœurs la chance des leurs et de les percevoir comme une bénédiction. La maturité acquérie est grande, nous estimons donc toutes que tu fais toi aussi parti de la lignée des créatrices car tu en as la sagesse et la volonté. Demande à l'astre des femmes, en ce soir de pleine lune, ce que tu souhaites et elle t’exhaussera. »

LUNA s’approcha du cercle dessiné au sol avec des pierres blanches.
« Chère Pleine Lune, je te demande en cette nuit de m’offrir mes cycles, de laisser s’écouler mon sang sacré de mon utérus afin que je puisse me sentir encore plus Femme et qu'un jour je puisse enfanter. Je m'en remet à ta sagesse et à celle de la nature pour que mon cycle s'éveille. Que mes lunes soient un cadeau et non une souffrance. Je t’en prie Pleine Lune entend ma prière et béni moi de la réaliser. Qu’il en soit ainsi. »

Les Femmes s’approchèrent d’elle, déposèrent sur sa belle chevelure une couronne faite de fleurs, de rubans, de pierres et de terre. Elle avait elle aussi accès à la connaissance et au partage, avec ou sans ce sang...

... bien que celui ci coula de son sexe le lendemain ...

Bénissons cette intelligence de Vie, réceptacle d’amour et de puissance, de connaissance entre Femmes et continuons d’arroser le monde de nos bénédictions. Merci aux forces de la Femme, de la Lune, de la Création, de la Vie...

...LUNA...

@tous droits réservés Cindy Berthelot

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Lolo

Il était une fois, dans une maison pas très loin de chez vous, une jeune femme.

Les gens la nommaient Carlotta mais ses proches, ses amis, préféraient Caro, P’tite Lota, ou bien, et c’est ce surnom qu’elle détestait d’ailleurs, Lolo. Elle le détestait en silence ce nom; « pourquoi en silence» me direz-vous?... et bien par peur. Par peur que si elle refoulait se maudit surnom, on se mette à regarder les siens... parce que ses lolos à elle, elle ne les aimaient pas beaucoup.

Enfant déjà, ils avaient poussés très vite, trop vite... Les garçons se moquaient de ses formes, ils l’imitaient à la cantine en mettant des oranges dans leurs t-shirts. Les filles elles, la jalousaient, «pfff...crâneuse...tsss crâneuse! » entendait-elle sur son passage. Alors elle se mit à les cacher sous des t-shirt larges et des sweats de sport. Tous les soirs elle pria pour qu’ils cessent de grandir encore. Cela dura un an. Puis, plus rien. Comme s’ils l’avaient entendus, ses seins s’arrêtèrent de pousser. Ouf! Elle continua malgré tout à porter ses vêtements amples, par sécurité... Se risquer à nouveau d’être sujette à des moqueries, non merci!

Puis les années passèrent, les seins des autres filles se mirent à se développer, ce qui suscitait maintenant beaucoup d’admiration de la part des garçons. Décidément, c’était à n’y plus rien comprendre! Lorsque son premier amoureux, quelques années plus tard, glissa un jour sa main sous son t-shirt trop large, il lui partagea maladroitement un : « j’aime tes petits
seins »... PETITS? Elle changea de couleur et c’est rouge de colère et verte de honte qu’elle le poussa et partit en courant. Elle pleura de longues heures.

Trop gros, trop petits... ses seins avaient décidés de lui gâcher son existence. Si elle avait pu s’en débarrasser elle l’aurait fait! Dur d’exister dans ce corps de femme... À quoi servaient-ils de toutes façons?

Puis les années passèrent, elle s’accommodait de ces « formes » sans plus vraiment y prêter attention.

Un jour à la plage lors de vacances d’été, elle vit une femme passer, seins nus. Celle-ci affichait une poitrine généreuse, un peu tombante, les mamelons virant sur le rosé. "BEURK!"pensa t-elle. "Comment ose t-elle dévoiler à tous de telles horreurs?!". Elle attrapa son roman afin de se détendre un peu et surtout de se changer les idées, lorsqu’elle vit passer à nouveau une autre paire de seins en liberté. Mais qu’avaient-elles donc toutes à se dénuder aujourd’hui? Ses yeux restèrent cependant fixés sur la poitrine passante. Elle était petite, toute petite, plus petite que la sienne d’ailleurs. Elle regarda la femme, elle n’avait pas l’air d’avoir honte, ses petits seins n’avaient pas l’air de la déranger. Ils se secouaient au rythme de ses pas, comme sautillants, ou dansant sur l’air d’une joyeuse samba. Elle se surprit à sourire.

Ses yeux glissèrent autour d’elle et stupéfaite elle s’aperçut qu’un grand nombre de femmes avaient leurs bustes nus. Fini le roman, elle observa ainsi de longues heures tous les seins passants. Etendus au soleil, décontractés par la chaleur ou bien frémissants au contact de l’eau froide. Petits, ronds, en poire, en triangle, pesants, charnus, tombants, ridés, rose, blanc, noirs, bronzés, tétons épais ou timides, ovales ou rondelets, certains étaient décorés de grains de beauté, d’autre de vergetures, d’autre encore d’une peau fine laissant apparaitre les veines menant au cœur, peau lisse, souple ou épaisse, BREF, elle les trouvas subitement tous beaux. Ils regardaient fièrement droit devant, racontant leur histoire.

"Tant de courage en ces femmes de se laisser voir ainsi" pensa t-elle.

Ce temps passé au soleil lui donna soif. Alors elle se rendit au bar de plage. Et en attendant que sa boisson lui soit servit, elle vit à l’autre bout du comptoir en bois, une femme, très joliment coiffée d’un bandeau aux couleurs gaies, imprimé de rose et de bleu pâle. Elle semblait d’ailleurs ne pas avoir beaucoup de cheveux. Et ces seins à elle, comment pouvait-ils être ? Sa curiosité devenait une obsession ! Et c’est alors qu’elle vit la scène la plus frappante de sa vie : la femme allaitait son bébé de son seul et unique sein. À la place du deuxième, une cicatrice qu’un maillot pas très bien adapté laissait entrevoir. Elle resta là, stupéfaite, touchée par ce spectacle. Même unique il pouvait encore nourrir la vie. Quelle force, quelle force ces seins. Elle décroisa alors ses bras cachant son bikini, prit sa boisson et retourna s’assoir sur sa serviette.

Son regard tomba alors sur son buste. Elle dégrafa le haut de son maillot et délicatement libéra sa peau du morceau de tissu. Elle regarda ses seins longtemps, gonflant la poitrine par de grandes inspirations les faisant s’étirer puis l’expiration les faisant retomber. Elle ne les avait jamais vraiment regardés, comment étaient-ils, que racontaient-ils les siens?

Ses yeux se levèrent et croisèrent ceux d’une autre femme qui dans un regard complice lui lança un : « vous êtes belle ». Oui. Elle se sentait belle. Belle et fière de porter ses seins et elle comprit alors qu’on avait chacune les nôtres, qu’ils étaient uniques, affichant leur histoire, et par ce fait, que dans toute l’histoire de l’humanité, jamais personne n’aura les mêmes que ceux là, les siens, à elle.

...Carlotta...

*Image Carlotta_ink

@tous droits réservés Cindy Berthelot

Désirée

Il était une fois un jeune homme nommé Jérémy. Oui oui, l'histoire commence avec un homme. Le monde de ce jeune homme se portait à merveille. Il avait un toit construit de ses mains, un travail qui lui laissait sa part d’expression et, comme il savait y faire avec son charme, on peut d’ailleurs même dire que sa ténacité l’aidant à mener à bien ses ambitions, sa vie sentimentale s’en trouvait épanouie.

Cependant, alors qu’il appréciait grandement la compagnie de ces jolies dames, il y en avait une qui occupait son esprit. Une amie d’amie d’amis d’a... Bref, une femme qu’il ne voyait pas bien souvent mais qui pourtant était présente, là, dans un coin de sa tête, le jour, la nuit, au delà de ses aventures et de ses activités quotidiennes. DÉSIRÉE, tel était son prénom, et dieu qu’elle l’était !

Elle était... comment dire... plutôt difficile à saisir. Tantôt sociable tantôt sauvage, à la fois gourmande et frugale, heureuse sans lâcher prise, puissante et soumise, tolérante tant qu’exigeante, sage et capricieuse. Tout un lot de contradictions laissant éclater des joies véritables dans un tourbillon de tourments et qui rendait cette jeune femme mystérieusement attirante.

Mais le plus grand mystère pour Jérémy, était qu’il ne comprenait pas le refus de la dame devant ses avances. Il voyait pourtant bien les yeux doux qu’elle lui lançait pendant les repas d’amis, lorsqu’elle venait se promener dans les environs. Il lui avait déclaré sa flamme, elle avait rougit timidement ; il l’avait invité chez lui pour déguster de délicieux plats qu’il avait lui même cuisiné, elle était venue; il lui avait composé une chanson, qu’elle disait adorer ; et le pompon, est qu’ils s’échangeaient même des messages sur leur téléphone, avec souvent beaucoup de désir posé sur le ton de l’humour. Mais lorsqu’ils se trouvaient en face à face, toutes ces subtilités s’évaporaient pour ne laisser place à : PLUS RIEN.

Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Avait-elle peur ? Peur de quoi ? De lui ?! Enfin non, pourquoi cela ? Était-elle déjà en couple ? Pourtant elle disait bien que non... Avait-elle honte de son corps ? Non elle ne semblait pas non plus, ils avaient d’ailleurs fait une virée piscine avec leurs amis communs et elle semblait assez à l’aise... Alors un soir il tenta un rapprochement. Une main sur l’épaule, une blague, un regard droit dans ses yeux, et il approcha courageusement sa bouche près de la sienne. Oh surprise, elle ne reculait pas ! Mais ne bougea pas non plus. Elle était comme figée. Ils échangèrent quand même un baiser. Ô dieu ! Il avait le goût suave du miel, chaud comme une nuit d’été, leurs lèvres, rouges, aimantées, laissaient sous quelques pulsions, entendre les battements de leur cœur. Et ceci en disait plus que tous les autres mots.

À cet instant, la jeune femme d’un élan vif, sortie de l’étreinte, se rendit vite près du porte manteaux de l’entrée, attrapa sa veste, son chapeau, son châle avec

précipitation et après un regard rapide sur le jeune homme, quitta la maison et s’enfuit littéralement comme une fumée de poudre.

Alors là, il resta sans voix, seul, dans le silence de cette cuisine aux lumières dorées.

Que se passait-il dans la tête de cette jeune femme pour s’échapper ainsi ? Le moment était pourtant doux, agréable, respectueux... et si délicieux...

Trop de mystère, il décida alors dès le lendemain de la suivre, un brin honteux de faire ça. Posté devant chez elle, il attendit qu’elle sorte. 10H10 la porte s’ouvrit, elle sortit sac à l’épaule et emprunta le chemin qui mène en ville sur le trottoir de gauche. À plusieurs mètres derrière, il prit celui de droite et ils se dirigèrent ainsi vers son lieu de travail. En route elle vit une pâtisserie, s’arrêta devant la vitrine les yeux rivés et brillants sur une belle meringue bien dodue. Elle entra, commanda la meringue, une baguette, puis reposa la meringue et ne ressortit qu’avec la baguette en main. Plaisir bafoué ?

Il prit alors son téléphone et l’invita pour un goûter dans le meilleur salon de thé de la ville. Leurs meringues y étaient apparemment délicieuses. Lorsqu’elle arriva, deux belles meringues étaient déposées sur la table, thé fumant à leur côté. Elle était divinement belle, les cheveux attachés en demi-tresse, seul un soupçon de mascara marquait les contours de son joli regard; sa peau sentait le monoï, rappel d’une soirée suave d’été... sa peau qui était, elle, recouverte d’une simple robe couleur crème, entourant sa taille telle une pression de doigts sur une peau souple. Elle s’assied souriante, puissante de féminité, sûre d’elle et tout à la fois humble et timide. Les yeux de Jeremy s’en trouvaient éblouis et ne pouvaient se décocher d’elle, parcourant sa peau comme une caresse. Il se mit alors à imaginer sa main parcourir le chemin de ses jambes jusqu’à effleurer le tissus beige, sentir la vibration de ce contact sous ses doigts, la sensibilité de ses cheveux ne criant que d’être caressés sauvagement, serrés dans une poigne délicate, pulsion animale mêlée de tendresse, son cou lui susurrait de s’approcher et de l’embrasser. Lorsque son regard se leva, il vit autour de lui le regard des hommes alentour qui s’étaient eux aussi posé sur le corps de la jeune femme. Celle-ci sentant tous ces regards désireux monter, croisa ses jambes, ses yeux se remplirent de tristesse, suivit de colère, elle se couvrit avec le châle posé sur ses épaules et croqua sauvagement la meringue. C’était donc ça. Jérémy avait comprit. Le désir de Désirée venait se terrer devant celui des hommes. Comment, pourquoi ? Il y aura certainement mille raisons à cela. Il décida alors de la prendre dans ses bras en lui murmurant :

« Le désir des autres ne t’appartient pas, aujourd’hui tu as le pouvoir de dire non ou stop lorsque cela devient trop envahissant pour toi et surtout garde toujours en mémoire que ta vie t’appartient, la tienne, à toi. Vis la toute entière avec les élans qui t’animent. Lorsque tu repartiras vers un autre monde, un jour, tu garderas avec toi la connaissance de la joie des sens, la joie d’avoir vécue humaine et de t’être laissée enivrer jusque dans toutes tes cellules, dans toute ta chair, l’énergie du désir, désir de vie, qui créé ce monde. »

Ces mots firent un écho infini en elle, il avait pu le sentir sous ses doigts car tout son corps s'était relâché. La chair de Désirée respirait de nouveau, elle appelait la liberté et l’ivresse, l’ivresse des sens qui nous rend ivre le temps d’un instant où les secondes durent des vies.

Désiremment vôtre,

 

.......DÉSIRÉE......

@tous droits réservés Cindy Berthelot

Le Poids d'un Chamallow

Il était une fois, au pays des gens beaux et menus, une

 

femme gourmande. Elle adorait les plaisirs de la vie et avait

 

tout pour être heureuse. Et surtout, elle était grande belle et

 

menue.

Un jour alors qu’elle était partie prendre confort dans un château de campagne, on lui présenta à la sortie d’un massage, un thé, accompagné de deux trésors pastels : un rose et un bleu.

Ces petits cubes si joliment présentés lui firent succomber les sens. Elle prit le rose pale car il était recouvert d’une fine couche de sucre glace qui lui donnait un aspect de velours. Elle ferma les yeux et se laissa croquer en son cœur.

L’intérieur était d’un rose plus soutenu, un rose éclatant, presque fushia. C’était bien là un chamallow. Celui ci était fondant, doux, et vint enrober sa bouche d’un couche d’amour, sorte de caresse sensorielle. Elle n’avait jamais rien mangé de tel.

Elle s’en délectait amoureusement, seule au monde, dans ce grand bain rose.

Mais au moment de croquer la seconde bouchée, un sentiment de culpabilité l’envahit. C’est vrai elle avait déjà mangé une demi part de gâteau au chocolat la veille au travail, avait bu un verre de vin avant les diners quatre soirs d’affilé, avait grignoté compulsivement une biscotte et un yahourt en plus de son repas prévu à midi et le soir elle s’était maintenant inscrite au repas d’hôtes du château.

Mais elle en avait marre de ne vivre qu’à demi. Alors elle croqua la seconde bouchée rose poudrée à pleines dents, dans un élan mêlant hargne et plaisir.

Cette seconde part était elle aussi jouissive mais n’avait pourtant pas la même saveur que la précédente. Le chamallow était maintenant légèrement acidulé et descendit plus difficilement dans sa gorge.

Néanmoins elle l’avait fait et en était satisfaite!

Les heures qui suivirent furent cependant teintées de rose, comme si un voile couleur sucre glace était venu tout couvrir autour d’elle. Lors du dîner, le foie gras avait un goût chamallow; le récit pourtant passionnant des hôtes devenaient lointain brouahah; seule la petite voix de sa tête parvenait à ses oreilles. La pièce monumentale du château était devenue invisible, la douce musique de fond fut désormais dérangeante. L’unique moment de dégustation qui avait eu lieu les heures précédentes existait désormais.

Cet instant de plaisir la hantait maintenant. Comment? Comment cela était-il possible? Tous les sens de la jeune femme étaient terrés au fond de sa tête, enrobés de haine et de mal être qui ne disparaitraient pas tant que cette bouchée de malheur ne serait disparu ou éliminée. Que lui avait elle prit de commettre une telle folie? De succomber si facilement à ce papillonnage?

Lors de remonter dans sa chambre, après le festin savouré qu’au quart, son fiancé voulu lui faire l’amour. Elle était trop au fond de ses pensées pour être sensible aux caresses de celui ci. Mais c’est alors que la petite voix de sa tête lui cria : «  faire l’amour élimine! ». Ses yeux virent alors chez lui l’objet de délivrance. Et c’est alors que, moments après moments, entre soupirs et roulés boulés, elle eut l’orgasme libérateur. Elle avait tout donné. Et il était parti; enfin.

Libérée et légère désormais, elle se remémora les moments loupés. Elle essaya en vain de se rappeler la saveur du foie gras, les conversations, les regards profonds de son conjoint, les paroles qu’elle avait même dites machinalement…en vain. Dans son souvenir, le foie gras avait eu le goût d’onglet qui lui même avait eu le goût de café qui, lui, avait une saveur érotique! Elle fut durant ces heures comme figée dans le chamallow. Elle avait tout calculé. Ses actes étaient devenus mental, contrôle. Une pensée frissonnante lui arriva : elle avait fait l’amour à un chamallow. Elle en était devenue elle même chamallow. L’horreur la frappa. La bouchée plaisir avait hanté tous les autres.

Pour quoi? Pour qui? Dans quel but? La société? Son petit monde? Quel monde? Ses amis? Les amis d’amis? Ceux du café? Les gens qu’on ne connaît pas? Qu’auraient-ils pensés d’elle? Qui aurait pu être si méchant et critique pour l’impacter à ce point? Perdre toute admiration? Perdre le statut d’idéale? Notre stature résiderait-elle donc dans la forme de notre croupe (=nos fesses) ?

Et voici comment, au pays des gens beaux et menus, un plaisir peut vous en enlever dix…

...Gourmandisement vôtre...

@tous droits réservés Cindy Berthelot

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Accompagnement Psycho-corporel

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